Le village

Notre patrimoine

La commune de Corbès se caractérise par un habitat dispersé. Il n’y a pas de centre mais des mas espacés les uns des autres d’environs 100 mètres, des espaces diversement cultivées et des espaces sauvages.

Les mas ont été implantés soit sur les points de passage d’eau, près des sources, soit sur les parties les plus rocheuses des sites afin d’économiser les parcelles productives. La construction même des maisons suit la règle générale du Midi méditerranéen. Sur une base initiale se greffaient des corps de bâtiments à mesure que de nouveaux besoins apparaissaient soit lorsque la famille s’agrandissait soit pour la culture des vers à soie. Plus particulier à la basse Cévenne, le rehaussement partout visible de la bâtisse principale servait à abriter les magnaneries, lieux d’élevage des vers à soie, reconnaissables aux nombreux fenestrons sous génoises que le besoin en lumière et ventilation des larves à cocon imposait.

Le Pont du «Mescladou»

Il a été réalisé au moment de la construction de la ligne de chemin de fer d’Anduze à St Jean du Gard au début du XX eme siècle. Il se situe sur le lieu de délimitation des communes de Corbès et Générargues. A son pied, on peut voir le confluent des Gardons de St Jean et de Mialet, mélange des eaux, d’où le nom «mescladou».

LE TEMPLE

D’après les nombreuses archives consultées, on peut penser que l’Église Saint Michel de Corbès a été fondée par des moines venus d’Aniane qui s’étaient implantés à Lasalle et qui ont ensuite essaimé dans toute la région (cela explique peut-être le nom du lieu-dit Mas de La Salle situé proche du temple. Ils ont certainement–comme c’était toujours le cas–défriché aux alentours et crée le prieuré Saint Michel de Corbès.

En 1345 on trouve dans les archives le nom de Parochia di Corbessio.
En 1463 : Prioratus Santi Michaelis di Corbassio
En 1789 il n’y a que 2 catholiques à Corbès, l’église sert alors de salle commune.
En 1794 elle est transformée et utilisée en temple.
En 1808 l’église est déclarée officiellement temple.
C’est depuis, le temple de Corbès.
Le petit espace devant le temple s’appelait le jardin des appos (ou appeaux ?). Il a aussi servi de cimetière. Quelques mûriers y étaient plantés. Dans les archives il est mentionné qu’il était donné en adjudication, pour nourrir les vers à soie. Le paysan s’engageait à tailler les mûriers, les fumer et les remplacer le cas échéant. En 1840 l’adjudication s’élevait à 17 francs.

LE JARDIN CLOS 1774

On sait peu de choses des motifs qui justifièrent l’édification de cet ensemble architectural référencé sobrement « Jardin » dans les cadastres anciens.

La date « 1774 » est gravée sur la pierre en haut du portail, et apparaît également sur la clef de voûte du fronton en grand appareil, ornement de la voûte qui protège un bassin. On accède au bassin par deux petits escaliers répartis harmonieusement de chaque côté. Le bassin est entouré d’une grille.
On perçoit un évident parti-pris d’esthétique associé à une volonté de frapper l’imagination, par les murs imposants qui cernent l’ensemble comme une fortification pour protéger … un jardin !

La tradition orale parle d’une dette de jeu contractée par un maçon et acquittée de cette fort belle manière, ou encore d’une fortune bâtie dans les Isles par la vente d’esclaves et ostensiblement affichée.
C’est un ensemble hydraulique composé d’une source captée au fond d’un puits associée à un bassin constituant une réserve d’eau.

Ce bassin a-t-il servi à des cérémonies religieuses comme des baptêmes par immersion ?
Notons que l’époque – fin du règne de Louis XV – était propice aux « folies » : c’est à cette même période que furent dessinés les jardins et les bassins de la Fontaine de Nîmes.
Selon toute vraisemblance, le créateur anonyme du Jardin Clos s’en est inspiré.

les quartiers

Corbès (corb) :

Montagne au versant rocheux. A l’origine des corbières ou du Roc Courbe.

Les Adams : Nom du propriétaire de la maison. C’était un nom assez courant. Jusqu’en 1940 on lavait le blé dans le bassin encore existant et on le séchait sur l’aire en pierre.

La Barthe : Endroit broussailleux.

La Baraquette : Petite habitation modeste. Au début du siècle, cette maison était une forge où l’on ferrait les chevaux, appointait les bigots, et reforgeait les outils.

Le Bruguier : Endroit couvert de bruyères arborescentes.

Le Dansadou
: Endroit où l’on dansait. On a tout lieu de croire que l’ancien lieu de rassemblement des corbesiens pour les fêtes se situait entre le Temple et la Mairie.

Les Mares : Le mot mare vient du mot occitan marra, terrain où l’on extrayait de la pierre (Tuf), concrétion calcaire formée par les sources, terres marneuses.

L’Orange : Surnom de Pierre Molinier (mort en 1718).

Le Pont de Salindres : Le mot Salindres vient du mot occitan sala, torrent encaissé, rives escarpées très fréquent en Cévennes.

La Pontière : Celle qui percevait le droit de passage d’un pont.

Le Ranquet : Petit rocher, coteau.

Le serre : C’est une hauteur.